Développer les énergies renouvelables consomme de grandes quantités de minéraux, dont les conditions d’extraction sont, à juste titre, mises en question. Mais, en mettant l’accent sur les seuls besoins des renouvelables, on oublie deux points essentiels pour la décision publique (voir Nicolas HUBERT, revue Renouvelle, février 2024) :
– on considère la fabrication initiale, pas les flux nécessaires. Pour le solaire, il faut 6,5 tonnes de silicium pour installer 1 MWc (mégawatt-crête) qui va produire 40 000 MWh sur 30 ans, sans besoin d’être alimenté en combustible,. Au final, le besoin est donc de 0,15 kg de silicium par MWh produit. A l’inverse, pour installer une centrale à charbon, il faudra moins de métaux… mais 350 kg de charbon par MWh produit. L’activité minière, bien qu’importante lors de la transition vers le renouvelable, diminuera ensuite avec le remplacement des fossiles ;
– les matériaux utilisés pour les renouvelables sont, sous réserve d’un développement réglementaire et économique des filières, recyclables. Ce n’est pas le cas du pétrole ou du gaz qui, eux, « disparaissent » une fois brûlés.
« Aucun choix n’est idéal mais il faudra bien que nous choisissions », cela nécessitera des débats, des investissements et plus de sobriété.